GELBRESSÉE – Les premières conclusions du crash du 19 octobre dernier, très dures pour le pilote, viennent d’être rendue par le procureur et les experts…
Les autorités judiciaires et aéronautiques, viennent de délivrer aux onze familles qui souffrent depuis ce terrible crash, et à la presse, les premières conclusions de l’enquête pour laquelle une lourde procédure civile s’annonce, ainsi, que des explications détaillées et techniques qui viendront donc appuyer la thèse soutenue concernant ce crash.
La responsabilité du pilote est vivement engagée, selon Luc Blendeman, le responsable de l’enquête pour le SPF, le “Pilatus” n’est pas un avion prévu pour faire des acrobaties, or, le pilote après dix minutes de vol entamait déjà un “Tonneau bariqué” (une acrobatie) à 5100 pieds d’altitude (1700 mètres) ce qui aurait naturellement engendré la perte de contrôle du pilote sur l’appareil qui est parti en piqué.
Philippe Dulieu, procureur du Roi précise que sans doute durant cet épisode, les dix parachutistes, qui n’ont que l’obligation d’être attachés au décollage et à l’atterrissage ont dus forcément être projetés sur le pilote durant l’acrobatie…
Ensuite et toujours selon Luc Blendeman, durant le piqué, une autre manoeuvre a été fatale à l’engin, on l’appelle “la ressource”, l’avion, ventre en l‘air, durant un piqué reçoit des G très négatifs pour les ailes qui subissent une pression terrible, c’est ce qui a entraîné la perte de l’aile gauche du Pilatus lors de ce crash et dès ce moment là, il n’y avait donc plus d’espoir que récupérer l’avion et ses passagers. De plus, selon la force centrifuge, les parachutistes ne pouvaient pas sauter de l’avion souligne Philippe Dulieu.
Les parachutes s’étaient ouverts et automatiquement, chaque parachute possède un système de sécurité qui permet à celui-ci de s’ouvrir par exemple en cas de perte de connaissance du parachutiste, le petit système enregistre huit fois par seconde les différences de pression et d’altitude, et ces informations ont été tirées des ces formes de petites boîtes noires qui ont été très utiles aux enquêteurs.
La thèse est renforcée par un témoin au sol qui décrit la manoeuvre, les données prises par le radar complètent elles aussi cette thèse.
L’appareil quant à lui et selon les experts était parfaitement entretenu.
Entre la manoeuvre et le crash, il s’est passé 22 secondes, fugacité de la vie, rappelle Philippe Delieu, qui parle aussi de “l’ambiance”, cette montée d’adrénaline qui souvent incite les parachutistes et donc le pilote à pouvoir prendre un risque en tentant une acrobatie…
Aujourd’hui, hélas, ce n’est ni les parachutistes ni le pilote qui ne peuvent donner le fin mot de l’histoire.